Eros et Thanatos

Beautés inanimés, malgré toute absence de vie, vous appelez ma pulsion de vie …

Ce trouble causé par la vue de ce corps sans vie, offert, ne peut se traduire par des mots, mais essayons :

Pulsion de mort et de vie mêlées en une seule image (notion énoncée par Sabina Spielrein). Quelque chose de subversif captive mon attention : qu’elle est belle la morte ! Sa nudité, sa position, s’offrent à ma vue. Je suis troublé par ce désir qui ne pourra prendre vie. Je la dessine. Je croque ce cadavre exquis(e). J’esquisse le sacrilège. J’immortalise ce désir tabou.

 

Insuffler l’ahegao * dans un dessin où seule la mort devrait prendre place. J’ai toujours eu cette envie de femme suspendue (par forcément pendue). C’est au musée Beaubourg que j’ai découvert ces œuvres dont Rudolf Schlichter est à l’origine.

 

 

*est un terme de la pornographie japonaise désignant une expression faciale exagérée des personnages (généralement des femmes) pendant l'acte sexuel, généralement avec des yeux roulants ou croisés, une langue saillante et un visage légèrement rougi, pour montrer le plaisir ou l'extase.

 

Voici les références de certaines œuvres qui m’ont inspirées :

Shoot them up : Shoot’em up de Michael Davis - 2007

Dead open : Henry, portrait of a serial killer de John Mc Naughton – 1986

A portée de main : Ex Machina de Alex Garland – 2015

Je te haime / the smell of love : Parasite dolls de Yoshinaga Naoyuki, Kazuto Nakazawa et Satoshi Saga – 2003

La bonne longueur pour les jambes … : Rudolf Schlichter (1890-1955)

"Speedy et l'Artiste lors d'expériences de strangulation dans l'atelier" (c. 1928) - Centre Pompidou (Paris, France) / "L'Artiste avec deux femmes pendues" (c. 1924, aquarelle sur crayon sur papier) - Centre Pompidou (Paris, France)